Par ailleurs, on notera que le Conseil d'Etat profite de cette nouvelle affaire, pour relever, que la cour « n'avait pas à rechercher si les intérêts versés à la société [de droit américain] avaient été imposés aux Etats-Unis », et ainsi préciser, comme le suggérait le rapporteur public dans ses conclusions, le caractère « inutile au raisonnement » de cet argument. S'agissant de la seconde condition de l'abus de droit par fraude à la loi que constitue l' application littérale de la loi fiscale en contrariété avec l'objectif de ses auteurs, cette dernière a été regardée comme étant satisfaite par le Conseil d'Etat. On retiendra que le Conseil d'Etat a pris le soin de réitérer le principe de liberté de gestion des entreprises dans le choix de leur mode de financement et de préciser que le choix de financer une distribution de dividendes en recourant à l'emprunt n'était pas, en lui-même, constitutif d'un abus de droit. Conseil d'Etat, 3 décembre 2019, n° 406617, SAS Manpower
En revanche, les revenus réalisés dans le cadre normal d'une activité professionnelle ne sont pas susceptibles d'être qualifiés d'exceptionnels, même si cette activité produit des revenus dont le montant varie fortement d'une année sur l'autre. Par son montant, un revenu ne sera qualifié d'exceptionnel que s'il dépasse la moyenne des revenus imposables des trois dernières années (revenus nets soumis à l'impôt, avant division par le quotient pour les revenus imposés selon le système du quotient). Les revenus à retenir sont ceux du foyer fiscal (et non les seuls revenus perçus par le membre de ce foyer percevant les revenus exceptionnels). Ainsi, pour un revenu exceptionnel perçu durant une année N, vous devez faire la moyenne de vos revenus imposables de N-1, N-2 et N-3.