Les Allobroges (version instrumentale) - Chant des Chasseurs Alpins - 1929 - YouTube
Joseph Édouard Dessaix, né sarde le 7 mai 1817 à la Chavanne, était le neveu du gouverneur de Berlin et général Joseph Marie Dessaix, de l'armée de Napoléon. Le militaire a sa statue sur le belvédère de Thonon. Son père, Jean-François Dessaix, avocat et juge, a été capitaine de la Légion des Allobroges, une unité militaire française créée à Grenoble sous la Révolution française. Joseph a étudié au collège de Thonon, où il eut comme condisciple Germain Sommeiller, de Saint-Jeoire-en-Faucigny, célèbre ingénieur, puis au petit séminaire de Saint-Louis-du-Mont de Bassens. En 1832, à 16 ans, il connaît les geôles royales pour avoir publié un pamphlet contre le roi Charles Albert. Il abandonne ses études de droit pour devenir publiciste, historien remarqué et journaliste. Il fonde d'abord à Chambéry "Le Foyer", un journal de critique théâtrale, puis collabore à partir de 1848 à plusieurs revues. Démangé par la politique il lance le journal "Le Chat" où il plaide pour une nation française de Savoie, ce qui est peu apprécié à Turin.
Rel�ve-toi, ma Pologne h�ro�que, Car pour t'aider, je m'avance � grands pas, Secoue enfin ton sommeil l�thargique Et je le veux, tu ne p�riras pas. Un mot d'amour � la belle Italie, Alsaciens, vers vous je reviendrai, Un mot d'amour au peuple qui supplie, Forte avec tous et je triompherai. En attendant le jour de d�livrance, Priant les dieux d'�carter leur courroux, Pour faire luire un rayon d'esp�rance, Bons Savoisiens, je resterai chez vous. D�j� j'ai fait, oh, beau pays de France, Sur les sillons briller mon arc-en-ciel. J'ai d�j� fait pour ton ind�pendance Le premier pas, pays b�ni du ciel! Ecoute bien mes le�ons salutaires, Et confiant en ta grande cit�, R�veille donc les grands mots de tes p�res: Fraternit�, amour, �galit�. Chez les humains, toujours, je fais ma ronde Mon but unique est de tous les unir. J'esp�re bien faire le tour du monde Et triompher dans un prompt avenir. Je veux raser ces murailles alti�res Qui, des tyrans, abritent le courroux. Je veux bient�t voir tomber les fronti�res; La Terre doit �tre libre pour tous.
Il fonde, en 1848, la Société d'instruction mutuelle pour généraliser et massifier l'enseignement élémentaire en Savoie. Assagi, il va se consacrer à l'histoire du duché de Savoie. Il publie notamment en 1854 "La Savoie historique pittoresque" en deux volumes (ouvrages qui font encore référence), puis "Le prisonnier de Chillon", et une "Histoire de la réunion de la Savoie à la France en 1792". En 1855, il crée à Chambéry, la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, dont il sera le premier président, puis devient l'historiographe officiel du percement du tunnel ferroviaire du Fréjus aux côtés de son artisan, l'ingénieur et camarade Germain Sommeiller. En 1856, lors de la fête donnée en l'honneur du statut constitutionnel de la Savoie de 1848, il présente un chant nommé "La liberté", qui connaîtra un grand succès à travers tout le duché de Savoie et au-delà, sous le nom de Chant des Allobroges (tribu gauloise qui occupait notre région). Ce chant est resté l'hymne de l'identité savoyarde.
Je te salue, ô terre hospitalière Où le malheur trouva protection D'un peuple libre arborant la bannière Je viens fêter la Constitution Proscrite hélas! J'ai dû quitter la France Pour m'abriter sous un climat plus doux Mais au foyer j'ai laissé l'espérance En attendant, en attendant, je m'arrête chez vous. Refrain Allobroges vaillants! dans vos vertes campagnes Accordez-moi toujours asile et sûreté Car j'aime à respirer l'air pur de vos montagnes Je suis la Liberté! la Liberté!